the damage is done (w/ daphne).

crédit, wolfieteam.
it's time to make amends.
L'après-midi sonnait son glas, annonçant ainsi l'heure de pointe, les embouteillages, les dernières places assises dans le bus ou encore les odeurs de pots d'échappement dans la rue. Loin de tout ça, se complaisait Cecil. Perché sur son cheval, il stoppa sa course à la vue d'une ombre. Face à lui et à contre jour, se dessinait une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien pour en ignorer son identité, Daphne. Un léger soupir s'émit d'entre ses lèvres, tandis que machinalement ses mains s'approprièrent son paquet de cigarettes. Une bien mauvaise idée, qu'il n'entreprit finalement pas. Extrêmement désireux de connaître la raison de sa venue, Cecil ne mit pas moins de trois secondes pour la questionner. — Tiens donc, et que me vaut cet honneur ? Si je peux m'exprimer ainsi. Cependant, était-ce réellement un honneur ou ironisait-il ? La seconde option semblait être la plus propice. — Ne me dis pas que tu t'es perdue ou alors le hasard est contre moi. Il soignait ses propos mais son attitude montrait clairement son état d'esprit, blasé. Oui, Cecil n'était pas vraiment enchanté de sa présence. La détestait-il à ce point ? Non. Seulement, elle lui reflétait toute sa culpabilité et cela le rendait dingue. L'agaçait. Cecil bondit à terre, resserrant la selle par la même occasion. Il balaya l'endroit du regard, pour mieux le recentrer sur Daphne. Il ne pouvait pas le nier, son minois le charmait toujours autant. — Hm, au fond ce n'est pas que ta présence me dérange et je ne vais pas te cacher qu'elle est plutôt agréable à mes yeux, mais ne m'en veux pas pour mon manque d'enthousiasme. Sincère, il ne cachait jamais ce qu'il ressentait à l'instant précis. Cecil ne mâchaient pas ses mots, et les dissimulaient rarement derrière des sous-entendus. Un rictus tira ses traits jusqu'alors impassibles. Puis comme s'il s'apprêtait à lui confier un secret, il se rapprocha d'elle, prenant une voix basse. — Faut dire que la dernière fois que tu es venue me tenir compagnie, un homme a fini à l'hôpital. Il ne sut contenir plus longtemps le sujet, brûlant d'impatience de le remettre sur le tapis. Fâcheuse habitude. Daphne n'y était pour rien, elle n'avait rien à voir avec ce dont il l'accusait. Ceci-dit, il manifestait sans relâche ce besoin de partager sa faute. De répartir sa responsabilité au travers d'elle. Il la voulait coupable à sa place. — Et d'ailleurs, il y est encore, si ça t'intéresse. Son visage se ferma soudainement, ne laissant entrevoir qu'une partie de ses remords. Il n'avait pas à faire à un mauvais rêve. Un coup du sort, à la limite. De la malchance. Une infortune, peut-être. Dès à présent, il comprenait enfin le sens du mot regret. Exister en tant qu'intouchable sans y subir au moins une fois l'effet inverse, c'était trop beau. — Bref, si tu permets, j'ai tout un secteur à patrouiller et des départs d'incendie à éviter. Conclut-il. Ou comment en remettre une couche avec subtilité, tel un malin plaisir. Estimant le brin de causette terminé, Cecil choisit de poursuivre sa route à pied et tenant son canasson par la bride.

Mais que diable lui avait-elle prit pour qu'elle se rende dans la forêt. La voilà en train de marcher en soupirant et poussant des jurons contre elle-même. Elle commençait presque à croire ce que disait Kyra à son sujet. Daphne Plunket avait prit la pire décision de sa vie quelques heures plutôt en finissant de travailler. Tout ça avait prit des proportions plus grande que ce qu'elle aurait pu croire. Un seul moment entre eux, qu'un quart d'heure avait suffit à les distraire, à le distraire. L'accident était arrivé rapidement. Si au départ elle avait pensé que tout irait bien, que ce n'était qu'un incident, il changea tout en moins de temps que le feu avait prit à se propager. Elle le savait, Cecil est encore ébranlé par ce triste événement. Mais il n'est pas responsable. Seulement lui et sa tête de linotte ne formant qu'un, la journée où il arrêtera de la blâmer elle au lieu de lui sera un miracle. Daphne en tant que adepte de la douleur, attendait patiemment ce moment. Elle en avait glissé d'abord un mot à Kyra se matin, lui parlant de ces plans pour la journée. Comme unique réponse, Kyra avait fait un moue. Cette moue voulait secrètement dire "idiote, arrête de t'attacher". Daphne est effectivement imbécile pour s'accrocher à quelqu'un qui ne veut plus d'elle. Après tout, elle s'est à proprement dit déjà remise en couple. Disons simplement que son idylle est plutôt une consolation qu'autre chose. Elle n'aime pas Brett et ne l'aimera probablement jamais. Même si ils se marient et ont trois enfants, elle ne pourra pas l'aimer comme elle a aimer jadis Cecil ou d'autres hommes - quoique garçon à l'époque. Elle arrive finalement à destination, se tenant debout en distinguant le cheval de Cecil. Elle s'arrête en le regardant, heureuse d'avoir mit quelque chose de chaud sur elle. « Tiens donc, et que me vaut cet honneur ? Si je peux m'exprimer ainsi. » Sans aucun bonjour et franchement tiré en moins de deux sur elle. Daphne hausse les sourcils vexée par son attitude. Enfin, surtout surprise. Il n'hésite cependant pas à enchaîner les mots. Disons qu'il est plus confiant et solide que ce qu'elle avait pensé plutôt. À croire qu'il s'était répété un discours devant le miroir pour la prochaine fois qu'il la verrait. « Ne me dis pas que tu t'es perdue ou alors le hasard est contre moi. » Daphne croise les bras sur sa poitrine. N'a-t-il rien trouver de mieux à dire? La conversation s'annonce déjà barbante alors qu'elle vient à peine de commencer. Vivement le fait qu'ils sont des ex-amoureux. « Oh, je suis arrivé ici par hasard. » Daphne regarde autour d'elle pour démontrer qu'elle ne faisait que se balader. Mais sa phrase est entièrement composé de sarcasme. Cecil renchérit ces propos. « Hm, au fond ce n'est pas que ta présence me dérange et je ne vais pas te cacher qu'elle est plutôt agréable à mes yeux, mais ne m'en veux pas pour mon manque d'enthousiasme. » Pendant quelques secondes, elle se sent étrangement coupable. Coupable de l'avoir laissé vivre se drame seul. Quelle petite amie avait-elle été pour ne pas avoir été à ces côtés? Ne pas le réconforter et lui dire qu'il n'était pas coupable? Qu'il ne l'est toujours pas. « Cecil... » C'est la seule chose qu'elle est capable de dire. Ravalant sa dignité et son innocence dans cette situation. Auraient-ils réellement pu éviter cet incident? Elle est curieuse de le savoir. Rien de tout ça n'est la faute de Cecil. Ni la sienne d'ailleurs. Elle ne comprendra jamais pourquoi il s'entête à la blâmer elle. Si au départ lorsqu'il s'approche d'elle, elle croit que c'est pour lui dire qu'il tient encore à elle, elle se fait vite détromper en entendant ce qu'il a à lui dire. « Faut dire que la dernière fois que tu es venue me tenir compagnie, un homme a fini à l'hôpital. » Et c'est parti pour une tournée de "blâmons tous Daphne pour se tragique accident". Il en manque peu pour que Cecil la traite de meurtrière. Intérieurement, elle est triste pour lui et pour l'homme. Mais extérieurement, elle bouillonne de rage. Son égo en prend un coup chaque fois qu'il ose mettre le tout sur sa faute. « Et d'ailleurs, il y est encore, si ça t'intéresse. » Bon point dans tout ça; il est toujours vivant. Ce n'est pas comme si elle l'avait tué. Non. Daphne est heureuse pour Cecil. Sûrement un point de moins sur sa conscience. Elle roule tout de même les yeux. « Peut-être, mais au moins il est vivant. » Elle attend quelques secondes, le temps de pensé à tout ça. Le temps de se dire qu'elle n'est pas coupable, tout comme Cecil. Ce n'est qu'un incident. Personne n'aurait pu le prévenir. Personne. « Bref, si tu permets, j'ai tout un secteur à patrouiller et des départs d'incendie à éviter. » Daphne se sent presque vexée. Elle bouillonne encore plus de colère et vient presque à exploser. Elle regarde tranquillement Cecil s'éloigné à pied et décide de ne pas le rattraper, mais plutôt de lui crier la vérité. « Tu oses me blâmer! T'aurais peut-être préféré que j'aille moi-même allumer le briquet là-bas? Moi-même blessé volontairement cet homme? » Elle se met à marcher vers lui, seulement lorsqu'elle sent qu'elle a l'attention de Cecil. Elle s'arrête au bout d'un moment presque exaspéré par lui. Au fin fond d'elle, la rupture lui a fait un énorme mal au coeur. Après tout elle l'aimait, et l'aime probablement encore. L'aimera toujours. Mais les événements les ont poussés à se séparé. Et là-dessus elle ne peut pas rien faire. Il y a de minces chances - voire nulle - qu'ils se remettent un jour ensemble. Ça ne risque pas d'arriver dans cette vie-ci.

crédit, wolfieteam.
it's time to make amends.
— Oh, je suis arrivé ici par hasard. Sans doute l'ironie du sort. — Soit. Il laissa un léger blanc s'installer, le temps pour lui d'ancrer plus solidement son regard au sien. Non, il ne cherchait pas à la déstabiliser. Une partie de son éducation le poussait simplement à toujours regarder son interlocuteur droit dans les yeux. — Je ne te demande pas de te justifier, après tout, c'est un lieu public et tu as tout à fait le droit d'y être, mais vois-tu, pour ma part j'estime que l'on se croise assez souvent au refuge, donc pas la peine de venir forcer le hasard jusqu'ici. Sans crier gare, des bribes du passé lui refaisaient surface. Le plongeant dans une atmosphère obsolète, et assez plaisante. La voix de Daphne l'extirpa hors de ses pensées, le ramenant brusquement au présent. — Cecil... Il termina par ressentir chez elle, une certaine marque d'agacement au fur et à mesure qu'il arguait certains de ses propos. — Peut-être, mais au moins il est vivant. Là-dessus, elle marquait un point. — Je dois reconnaître ton optimisme. Lui admit-il, en s'octroyant un bref sourire. Son discours touchant à sa fin, Cecil aspirait à reprendre sa route. C'était sans compter sur la jolie brune. — Tu oses me blâmer! T'aurais peut-être préféré que j'aille moi-même allumer le briquet là-bas? Moi-même blessé volontairement cet homme? S'écria-t-elle à travers bois. Les paroles de Daphne eurent l'incroyable don de le retenir, d'attirer son attention. L'obligeant ainsi à revenir vers elle, il délaissa son cheval derrière lui et s'arrêta à ses pieds, réduisant de ce fait tout espace entre eux. — Le mal est fait, alors ne me demande pas ça. C'est totalement absurde. Inutile de hausser la voix à son tour, la sienne se voulait plus posée. Curieusement, la maigre distance qui les séparait, ne lui déplaisait pas. Il en appréciait même quelques bienfaits, comme ce doux parfum si familier. Néanmoins, il se refusait toute équivoque. Et malgré cette promiscuité, Daphne lui paraissait si lointaine. — Peut-être souhaites-tu un mégaphone pour ta prochaine remarque ? Si cela peut t'éviter de crier. Ou l'on peut éventuellement continuer sans hausser le ton ? Parce que personnellement, je n'ai pas très envie de m'égosiller. Il enfourcha ses mains dans les poches de son blouson et se raidit un court instant. L'air se refroidissait, annonçant clairement la fin de journée. Cecil tourna sa tête vers la gauche, se fixant un point imaginaire. — Tu sais ce que j'aurais vraiment aimé, quitte à être absurde pour le coup ? Souhaitait-il revenir sur ses propres paroles ? De sûr, il semblait être en bonne voie. Ses yeux s'approprièrent ceux de Daphne. — J'aurais aimé que tu viennes me voir, comme tu l'as fait. Il sortit le drapeau blanc, rendant les armes le temps d'une confidence. — J'aurais aimé profiter pleinement de ce moment avec toi, et sans aucun mauvais concours de circonstances. Enchérit-il. — Et par conséquent j'aurais aimé que ce satané feu ne soit qu'un mirage. C'est tout. Exceptionnellement, il cessa de la blâmer. Un changement transitoire, afin de lui apporter la réponse qu'elle méritait d'entendre. — Néanmoins, je ne compte pas tenter le diable à nouveau. Je considère après expérience, qu'il est dangereux de ne pas te résister en ces lieux. Exprima-t-il, sans y omettre un second sourire. Cecil se recula d'un voire deux pas en arrière. — Je ne te retiens pas, maintenant que tu as ta réponse, tu peux continuer ton chemin, au gré du soi-disant hasard.