- you call the shots babe.

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"In the canyon underneath the trees behind
the dark sky, you looked at me. I fell for you
like autumn leaves. Never faded, evergreen."
gwildedaily - ellie goulding.
Perchée sur le toît, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle aimerait être ailleurs. Elle aimerait ne plus entendre ces cris qui semblent êtres devenus les invités d'honneur ces derniers temps. Elle n'arrive pas à y croire. Son père, ce héros. Celui a qui elle ne pouvait jamais faire la gueule. Celui qu'elle aimait autant qu'elle détestait par moments. Elle l'a défendu contre tout ceux qui le traîtaient d'escrocs. Elle avait une confiance aveugle en lui, nouée à un profond et sincère respect. Et pourtant, elle aussi s'est faite avoir. Elle n'en revient toujours pas. Son père n'aurait jamais fait ça. Non, son père l'aime trop pour faire de telles choses. Au final, elle n'est plus sûre de le connaître. Et aujourd'hui, il ne lui reste plus qu'un sale goût amer de déception au fond de la gorge. Aujourd'hui, c'est plus un inconnu assis dans le salon, un verre de vin à la main et le regard froid que son père, celui qu'elle idôlatrait. Celui-là, il est parti. Il l'a abandonné. Il est quelque part perdu dans ses souvenirs. L'homme qui est en bas, elle ne veut plus rien avoir à faire avec. La blonde appuie sur le bouton pour augmenter le volume, mais la musique ne parvient pas à masquer les cris. Elle étouffe un sanglot, le regard paumé au milieu des étoiles. Merde, elle se sent insignifiante. Ils se battent pour la garde des enfants. Et puis pour ce tableau qu'ils ont reçu en cadeau de mariage. Savannah se redresse, rabat son capuchon sur ses longs cheveux blonds et avance d'un pas hésitant sur le toît. Avec précaution, elle saute et atterit sur le gazon fraîchement coupé. Elle se dirige vers le portail et l'escalade, adressant un middle finger up symbolique à ses parents. Elle marche pendant dix minutes se laissant bercer par la musique et par le calme de la nuit tombée. Elle arrive au niveau du centre ville et se fond dans la masse de jeunes qui affluent, tous bien vêtus, tentant de paraître plus vieux qu'ils ne le sont pour entrer dans ce nightclub à la mode. Savy s'installe à l'extrémité d'un banc, le regard bloqué sur la fontaine en face d'elle. Elle n'arrive pas à croire que son père ait pu lui faire ça. A eux. Sa famille. Ceux qu'il était censé protéger envers et contre tout. La blonde prend une profonde respiration puis se redresse. Elle rentre chez elle en courant, sentant son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine ainsi que quelques larmes qui dévalent le long de ses joues roses. Elle escalade le portail sans la moindre discrétion. Et puis elle arrive à l'entrée de la maison, les baskets pleines de boue. Elle ouvre la porte, ne prend pas la peine de s'essuyer les pieds sous le regard perplexe de ses géniteurs. « On peut savoir où tu étais comme ça ? » s'enquit sa mère. Elle lève les yeux au ciel et retire ses écouteurs de ses oreilles pour les balancer sur le meuble à côté d'elle. « Ah maintenant ça vous intéresse ? » Elle retire ses chaussures et les met près de la porte d'entrée, ignorant les soupirs exagérés de sa mère. « Evidemment, Savannah. Réponds à ta mère maintenant. » Il ne manquait plus que lui, son père, son sauveur! « Elle se trompait ton avocate papa, quand elle disait que vous n'étiez jamais d'accord sur rien. » Il entre-ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. Il attend que sa fille achève sa phrase pour reprendre son souffle. « Vous êtes d'accord pour emmerder le monde. Maman avec le fric qu'elle veut, et toi avec celui que t'as pompé. » conclut-elle en s'engouffrant dans l'escalier. Elle ignore les cris de sa mère qui, de toute façon, ne sait faire que ça. Une fois arrivée en haut de l'escalier, elle s'arrête et se penche vers la rampe. « Ah et j'suis partie me faire tatouer. » invente-t-elle avant de retourner s'enfermer dans sa chambre. Après tout, c'est plus facile de jouer les ados chiante que celles qui ont le cœur brisé.